Qu’est-ce que le burnout ?
Le burnout est un syndrome complexe, il est encore relativement méconnu et souvent confondu avec la dépression.
Il peut effectivement ressembler à la dépression dans le sens qu’il s’agit également d’un effondrement. Il est indiscutable que la dépression fait partie du burnout, l’inverse n’est cependant pas forcément vrai.
Le burnout est décrit comme le syndrome d’épuisement professionnel. Le terme « burnout » fait référence au sentiment de se consumer de l’intérieur, comme une bougie qui finalement s’éteint après avoir brûlée pendant de longues heures.
Cette métaphore est parlante car le burnout est un processus qui se déclare généralement bien avant d’épuiser les ressources de l’individu. C’est un processus progressif qui trouve ses sources dans le stress, il s’agit en effet d’une exposition prolongée au stress.
Initialement, le burnout est un trouble psychologique résultant d’un stress chronique qui se développe le plus souvent dans un contexte professionnel. L’individu se retrouvant dans des conditions de travail frustrantes et démotivantes, cherche à inverser la situation en s’investissant de plus en plus. Ce cercle vicieux mène l’individu à la déplétion de toutes ses ressources et à un épuisement total menant le plus souvent a un arrêt de travail.
Et si nous en parlions?
Je suis psychologue clinicienne et psychothérapeute à Bruxelles, je suis spécialisée dans les burnout.
Les origines du burnout
C’est à Herbert Freudenberg (1926-1989), professeur de psychologie à l’université de New-York à qui l’on doit la première description détaillée du burnout : « Les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consommer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte ».
À la suite de ses observations, il développera sa propre définition du burnout : « Un état de fatigue, de frustration, de dépression, provoqué par la dévotion à une cause, un mode de vie, ou une relation et qui échoue à produire les résultats espérés ».
Cette définition est particulièrement parlante car elle introduit les composantes fondatrices du burnout qui sont : l’épuisement physique, l’épuisement émotionnel (dépression), le surinvestissement ou la dévotion à une cause.
Et cette dévotion n’a pas les effets escomptés, le retour sur investissement étant bien maigre, plongeant l’individu dans une détresse sans fin.
Une définition plus motivationnelle du burnout va ensuite émerger avec Ayala Pines en 1988. Pines décrit le besoin fondamental des individus à donner un sens à la vie qu’il trouve bien souvent bar le biais de leur activité professionnelle. Si cependant, l’individu a le sentiment que son activité n’a plus de sens, l’énergie immense investie depuis le début va finir va petit à petit se consumer jusqu’à un épuisement qui sera à la hauteur de l’investissement initial. Il sera caractérisé par : « un épuisement physique, par des sentiments d’impuissance et de désespoir, par un assèchement émotionnel, par le développement d’un concept de soi négatif, et d’attitudes négatives envers le travail, la vie et les autres personnes ».
Pines sera la première à étendre la notion de burnout a d’autres sphères que le travail, elle écrira notamment un ouvrage sur le burnout conjugal.
Les symptômes du burnout
Le burnout peut avoir de graves conséquences psychologiques, physiques et émotionnelles. Il commence par un surinvestissement de la sphère professionnelle au détriment des autres domaines de vie.
S’ensuit une longue période de lutte ou l’individu cherche à triompher de toutes les manières possibles des circonstances adverses au détriment de sa santé psychique et physique jusqu’au burnout proprement dit signant l’étape finale du processus qui se divise en 5 parties distinctes :
- Début de l’épuisement et premiers symptômes
- Reduction de l’engagement et de la performance au travail
- Dégradation de l’état général
- Réactions physiques du stress
- Dépression et désespoir.
Plus généralement, Les symptômes caractéristiques du burnout sont :
- Une perte de motivation au travail s’étendant aux autres domaines de la vie ;
- Une forme de crise existentielle caractérisée par un sentiment de tristesse, de lassitude et de désespoir ;
- Une fatigue excessive et chronique qui semble insurmontable ;
- Une anxiété généralisée ;
- Une hypervigilance et une hypersensibilité ;
- Des réactions excessives (crises de pleurs ou de colère soudaines) ;
- Un repli sur soi ;
- Une perte d’estime de soi ;
- Des douleurs physiques (tensions musculaires, maux de tête, vertiges, troubles du sommeil) ;
- Des conduites addictives (tabac, alcool, drogue, troubles alimentaires).
Les causes du burnout
Plusieurs cas de figure sont possibles et très souvent ces facteurs se combinent.
Une trop grande charge de travail :
Une charge de travail trop importante qui ne semble jamais diminuer et qui contraint la personne à augmenter ses horaires, à rentrer tard, à diminuer son temps de sommeil augmente le stress, l’anxiété et l’impression d’être pris dans une course sans fin.
Un manque d’autonomie et de latitude décisionnelle
Très souvent, les environnements de travail favorisant le burnout, sont des environnements opaques et contraignants, où les dirigeants veulent tout contrôler et ne permettent pas ou peu aux employés de prendre des décisions. S’en suit une sensation de suffocation, une peur de mal faire et un manque de confiance en ses capacités.
Une absence de reconnaissance
Dans ce type d’environnement, on évite de féliciter les employés sur leur travail et on décourage les initiatives. Ceci fait partie de la stratégie de contrôle mise en place, en favorisant un climat d’incertitude, les individus se sentent perpétuellement en danger quant à leur position dans l’entreprise et travaillent sous pression en permanence.
Le manque de soutien social
Dans les environnements de travail contraignants, la stratégie « diviser pour mieux régner » est souvent de mise. Le management entretient un climat de compétition entre les salariés mais aussi souvent un climat de méfiance généralisée en tournant les employés les uns contre les autres. Chacun se sent seul dans sa course effrénée ayant aussi le sentiment que les autres cherchent à lui nuire.
Le harcèlement
Il s’exprime dans toute une série d’attitudes et d’agissements caractérisés par de l’humiliation, de l’hostilité ou de l’intimidation au sein d’un rapport hiérarchisé. La personne subit dans le temps ce harcèlement car elle craint pour son emploi.
Des facteurs personnels.
Il existe une asymétrie entre l’investissement et les résultats obtenus et l’immense perte de sens à la suite de ce constat.
C’est un peu comme si l’individu mettait en jeu tout son sentiment d’identité dans une cause, négligeant sans doute les autres domaines de sa vie.
Et si nous en parlions?
Je suis psychologue clinicienne et psychothérapeute à Bruxelles, je suis spécialisée dans les burnout.
Qu’est-ce qui pousse un individu à s’épuiser autant ?
Le burnout peut parfois être l’expression d’une fragilité préexistante chez l’individu qui va s’exprimer par le surinvestissement d’un domaine de sa vie au détriment des autres où il espère trouver une reconnaissance qui donnera sens à son existence.
Le burnout peut mettre en jeu une faille de l’estime de soi, héritée du passé, amenant un individu à devoir prouver, au détriment de sa propre vie, sa valeur.
Comment se sortir du burnout ?
Il est important de consulter un psychologue psychothérapeute à Bruxelles dès la prise de conscience des premiers symptômes.
Le burnout pousse à reconsidérer sa vie. Il s’exprime généralement par une crise identitaire où l’on a alors le sentiment de s’être perdu. Il pousse à reconsidérer sa position vis-à-vis du monde car il bouscule les certitudes et les repères préalablement établis.
Il pousse souvent à une remise en question globale ; à revoir ses choix de vie et ses priorités.
Il questionne les choix de base (est-ce la bonne carrière pour moi ?), la place du travail dans sa vie, sa relation à la hiérarchie mais aussi aux autres (collègues, famille).
Comme il amène à un effondrement total de soi et de ses ressources, il invite également à une réflexion sur ses propres limites. Pourquoi n’ai-je pas arrêté cette situation avant ? Qu’est-ce qui m’a poussé à continuer jusqu’à l’épuisement ? Très souvent on trouve ses réponses en reconstruisant le fil de sa propre histoire.
Si cette réflexion est menée de manière adéquate, elle peut vraiment amener un renouveau salvateur et permettre alors de se construire une vie plus épanouissante, en revoyant certains choix, en rééquilibrant ses priorités, en réévaluant la place des autres et de la famille dans sa vie.
Mais aussi trouver ou retrouver une connexion avec soi et prendre soin de soi.
Il faut apprendre à prendre le temps de faire des choses qui nous font du bien (sport, yoga, dance) qui nous font plaisir (balades, amis, etc.), à savoir dire non sans culpabilité.
Il faut aussi repérer les personnes génératrices d’énergie et s’éloigner des autres.
Il est important de comprendre également que le sens de la vie ne se trouve pas une sphère de sa vie à l’exclusion des autres, mais au contraire, dans la pluralité.
C’est souvent dans la juste répartition de son énergie dans différents domaines que la vie semble plus harmonieuse. On tente alors avec le plus de justesse possible, de trouver un équilibre entre le temps accordé à soi, aux autres et à ses aspirations.
Français de Belgique 
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