La psychologie du stress : le stress sous toutes ses formes

Je suis psychologue clinicienne et psychothérapeute à Bruxelles, je suis spécialisée dans les troubles liés au stress et aux traumatismes. 

Formée également à la respiration consciente connectée, je pense que l’alliance de la psychothérapie et de la respiration est la méthode par excellence pour venir à bout du stress, qu’il s’agisse d’un stress passager ou de stress chronique. 

Dans cet article, je parle des différentes formes que peut prendre le stress et de l’impact très délétère qu’il peut avoir sur notre santé aussi bien au niveau psychologique que physique. 

Qu’est-ce que le stress ?

Selon la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau, le stress est : « un ensemble de réactions de notre organisme face à une situation menaçante ou nouvelle » (2024).

Nous pouvons déjà comprendre dans cette définition, que la vie moderne regorge de situations pouvant mobiliser une réaction de stress pour chaque individu au cours d’une journée. 

Nous vivons dans une société où tout va très vite, où nous devons sans cesse nous montrer performants et faire face à une multitude de situations au cours d’une journée, que ce soit au niveau professionnel, relationnel ou familial. 

Le stress est un état de tension mentale causé par une situation considérée comme difficile. C’est une réponse physiologique naturelle qui nous appelle à nous mobiliser et à relever des défis. 

Face à cette situation, l’organisme se mobilise et notre organisme produit alors de l’énergie qui permet souvent de venir efficacement à bout de la situation car elle nous permet d’être plus alerte et plus performant. 

Généralement, une fois la situation passée, le corps revient à son état normal. 

Cependant, si nous sommes trop souvent confrontés à des situations difficiles, ou si nous avons été confrontés ne serait-ce qu’une fois à une situation trop stressante ou traumatique notre corps reste sans arrêt mobilisé, même en l’absence de danger, et n’arrive plus à revenir à la normale. 

Il finit par confondre et analyser toute situation comme potentiellement dangereuse et c’est alors l’entrée dans un état de stress chronique où il n’est plus possible de se détendre. 

On est alors enfermé dans une spirale négative, où notre cerveau rentre en hyperactivité et où l’on se sent constamment débordé. Ceci provoque des ruminations incessantes et où l’on finit par perdre partiellement le sens de la réalité. 

Le stress est un phénomène complexe qui provoque une chaine de réactions dans notre organisme. Il est donc à la base un mécanisme d’adaptation qui permet à l’organisme de rapidement se mobiliser face à une situation difficile. 

Seulement, si cette réponse est trop souvent sollicitée, on peut développer un stress chronique ou l’organisme se mobilise alors de manière inadaptée mais sans agent stressant.  

Et si nous en parlions?

Je suis psychologue clinicienne et psychothérapeute à Bruxelles, je suis spécialisée dans les troubles liés au stress et l’anxiété.

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Que se passe-t-il dans notre corps pendant le stress ?

Face à un évènement stressant, notre organisme se met en marche et déclenche des réponses hormonales qui favorisent la mise en alerte. On libère de l’adrénaline avec une augmentation du rythme cardiaque et du flux sanguin ce qui nous met en état de tension et prépare notre organisme à réagir efficacement. 

C’est l’activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien qui libère également tout à la fin le cortisol, qui est l’hormone du stress par excellence. 

Le stress aigu est mobilisateur, il déclenche une réaction de notre système nerveux sympathique et nous prépare pour une réponse adaptée en un temps record. L’action pourra être la fuite, le combat ou la sidération comme le citent Claverie et Canini dans leur article de 2023, « La réponse biologique au stress ».

La fuite et le combat sont généralement considérés comme des réponses adaptatives qui permettent au corps de se libérer du stress. La réponse la plus problématique est la sidération chez l’humain, contrairement à l’animal qui aura une réponse de tremblement après l’extinction du danger qui permettra de libérer le stress. 

L’humain n’a pas cette possibilité, s’il est en sidération, le stress reste alors ancré dans le corps créant des déséquilibres hormonaux qui peuvent persister.  C’est toute la problématique des situations répétées de stress, le stress chronique. 

Qu’est-ce que le stress chronique ?

Selon, le centre d’études sur le stress humain (2024), le stress chronique découle de l’exposition prolongée et répétée à des situations qui nous font secréter l’hormone du stress : le cortisol. 

Mais alors quels sont les effets du stress sur le corps ?

La production répétée de cortisol, sa dérégulation, est extrêmement délétère pour notre organisme et peut entraîner des maladies cardiaques, une pression artérielle trop élevée, du cholestérol ainsi que du diabète ou de la dépression. 

Certains médecins dont le Dr Gabor Maté vont beaucoup plus loin en parlant de situations de stress prolongées qui sont alors décrites comme véritablement traumatiques.  

Dans son ouvrage, « Quand le corps dit non » (2019), il explore le rôle de stress prolongé comme notamment des traumatismes dans l’enfance, où l’enfant est forcément en sidération, car dépendant, et qui peut à l’âge adulte induire des comportements de défenses inadaptées menant à toutes sortes de maladies comme l’arthrite, le cancer, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, le syndrome de l’intestin irritable et la sclérose en plaques. 

En effet, le corps retient le stress et peut alors plus tard induire toutes ces maladies.

L’imminent traumatologue, le Dr Bessel Van der Koch, dans son ouvrage « Le corps n’oublie rien » (2021), parle du traumatisme qui est finalement une exposition à un stress intense lors d’évènements catastrophiques ou d’une situation de stress prolongée et souligne également ses effets extrêmement délétères pour le corps et le psychisme. 

Nous ne pouvons terminer ce paragraphe sans exposer la maladie du siècle, le burnout, qui touche de plus en plus d’individus à travers le monde. 

Qu’est-ce que le burnout ?

Selon une étude D’AXA en 2022, plus de la moitié des Belges (54%) ont vécu un surplus de stress l’année précédente, l’étude lie cet excès de stress au monde du travail. De même, selon le journal « Courrier International », en Belgique, le burnout a atteint 37,2 % en 2022. 

C’est en 1969 que le terme burnout a été employé pour la première fois. par Harold B Bradley dans son article « Community-based treatment for young adults offenders ». Cependant, les premières réflexions théoriques sur le sujet seront introduites par Herbert Freudenberger, en 1974, en décrivant la démotivation des employés d’un centre de désintoxication. Ce sera Christina Maslach, une psychologue sociale à Berkeley, qui donnera une assise scientifique au sujet, en contribuent à la popularisation du concept. Elle contribuera notamment à créer une échelle de mesure du burnout en 1981. 

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), le burnout se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle, et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ».

Le burnout est une maladie progressive qui est généralement développée par des individus résilients, capables de supporter les contraintes sur la durée. 

Le burnout est un effondrement des ressources psychiques et physiques car la personne concernée a luttée trop longtemps dans un environnement adverse.  La personne en burnout est toujours dans un état de stress chronique. 

Selon un rapport de l’agence européenne pour la santé et la sécurité au travail, en Europe, un cas sur deux d’absentéisme au travail est causé par le stress chronique. 

Les symptômes les plus courants du burnout sont :

• Une fatigue persistance ;
• Des troubles du sommeil ;
• Des changements de poids ;
• Un sentiment de tension et d’alerte permanent ;
• Mal de dos et tension musculaire ;
• Une volonté de rester seul :
• Une irritabilité et un sentiment de colère permanent ;
• Des difficultés de concentration ;
• Des troubles de l’estime de soi avec une énorme baisse de confiance en soi ;
• Un sentiment d’impuissance permanent ;
• Des idées suicidaires dans les cas les plus graves.

Si vous ressentez ces symptômes, il est fondamental de consulter un psychologue-psychothérapeute qui pourra vous écouter, vous évaluer et vous aider à trouver des solutions au plus vite. Dans les cas les plus graves, il est également indispensable de mettre en place un suivi médicamenteux avec l’aide d’un psychiatre. 

Comment combattre le stress ?

Consulter une psychologue psychothérapeute

Si vous avez le sentiment que votre niveau de stress est trop envahissant ou s’il ‘s’agit d’un stress chronique ou post-traumatique ; il est alors indispensable de consulter un psychologue. Le psychologue pourra évaluer votre niveau de stress et en comprendre avec vous les origines. 

Ensuite, il semble important de mettre en place des stratégies et changements de vie pour vous permettre une meilleur adaptation et résilience au stress au cours d’une psychothérapie. 

Le stress trop élevé peut être très envahissant et se répercuter et créer des problèmes dans tous les domaines de votre vie, c’est pour cela qu’il est important de consulter dès les premiers symptômes. 

L’activité physique

L’exercice physique est une méthode naturelle indispensable pour lutter contre le stress. 

En effet, l’activité physique libère de la sérotonine qui est une hormone qui provoque une sensation de détente et de bien-être, ainsi que les endorphines qui ont une action relaxante et permettent de lutter efficacement contre le stress. L’activité physique facilite également l’endormissement et améliore considérablement la qualité du sommeil. 

La respiration consciente ou « Breathwork ».

Ces dernières années, de nombreuses études ont montrés l’efficacité des techniques de respiration pour lutter contre le stress. 

Il est fondamental de respirer correctement car une mauvaise respiration est corrélée très fortement au stress. Beaucoup de gens respirent trop vite, de manière trop superficielle ou par la bouche. 

James Nestor dans son best-seller « Respirer : le pouvoir extraordinaire de la respiration » (2022), nous démontre les effets extrêmement délétères d’une mauvaise respiration sur notre niveau de stress. 

Une mauvaise respiration augmente l’activité de notre système nerveux parasympathique qui est le système qui met notre organisme en état de stress, et ceci peut se faire même en l’absence d’un agent stressant. Ceci peut mener aux développements de nombreuses maladies psychiques et physiques.

La respiration consciente est la méthode de prédilection pour réguler l’équilibre entre notre système nerveux sympathique et parasympathique. Elle permet de sortir notre corps et notre esprit du mode de survie dans lequel il peut rester figé sous l’effet du stress. 

Elle est un complément indispensable à la thérapie lors d’états de stress ou de traumatismes, car la parole seule ne peut venir à bout du traumatisme qui est ancré dans notre corps.  Ce qui a été figé dans le corps ne peut en sortir que par une méthode qui se focalise également sur le somatique. 

La focalisation sur les états psychiques et physiques par l’alliance de la thérapie et de la respiration consciente connectée permet de manière extrêmement efficace de sortir des états de stress même les plus chroniques. 

Les personnes sous stress chronique deviennent souvent insensibles aux plaisirs de la vie, ils se sentent étrangers à leur corps, à leur vie et deviennent alors des témoins passifs de leur existence. La mobilisation du corps dans la thérapie permet de rétablir cette sensibilité et de sortir de cette anesthésie provoquée par les situations de stress prolongées.