La dépression peut arriver à tout moment de la vie. Elle apparaît souvent sans raison, nous plonge dans un monde d’inquiétante étrangeté.
Nous ne nous sentons plus nous-mêmes. Elle se révèle à nous insidieusement avec son cortège de symptômes : pensées noires, perte de plaisir dans nos activités du quotidien, plus envie de se lever le matin, troubles du sommeil, de l’alimentation mais aussi, isolement social. Les relations avec les proches s’en trouvent perturbées. Nous ne nous reconnaissons plus. Dans le fond que se passe-t-il vraiment ?
La dépression à moins qu’elle se révèle à la suite d’un évènement spécifique, perte d’un proche, accident, traumatisme est souvent en lien avec le passé.
Cet article a pour but de mettre en lumière les multiples causes de la dépression, la dépression peut être liée à de multiples causes, présentes ou passées. Il se peut aussi qu’un évènement actuel vienne raviver une dépression ancienne mal cicatrisée. Elle créer un désordre physiologique dans le cerveau qui est toujours en lien avec un épisode de vie qui ne peut s’intégrer au psychisme et vient faire retour dans le symptôme en consumant littéralement l’individu et ses ressources. Une psychothérapie est alors nécessaire pour comprendre les causes et libérer l’individu du poids de ses affects.
La dépression liée au burnout
Avant d’ouvrir ce chapitre, j’aimerais d’abord parler de la différence qu’il existe entre dépression et burnout, diagnostic souvent confondu par les spécialistes. Le burnout, contrairement à la dépression est une maladie liée à un contexte de travail difficile et insatisfaisant.
Ceci est en lien avec les longes horaires de travail, la pression constante de perdre son emploi et d’avoir finalement peu de temps et de marge de manœuvre pour en retrouver un autre.
Le burnout peut aussi se révéler dans des situations de travail, impossible à résoudre, la société n’alloue pas les ressources nécessaires au bon fonctionnement de la mission, plongeant l’individu dans une injonction paradoxale.
L’individu face à ces a ces nouveaux challenges se consume peu à peu et se vide de ces forces. Il arrive qu’un matin, il ne soit tout simplement plus capable de se lever pour aller travailler. L’anxiété l’envahit et il se retrouve à bout de force. Il est littéralement consumé de l’intérieur dans un combat impossible. Il faut une prise en charge rapide et efficace, la prise de médicaments est souvent nécessaire.
A cela une psychothérapie doit s’ajouter, pour travailler sur les causes. Il faut agir sur le cadre de travail si cela est possible, mais aussi soulager l’anxiété et la pression. Le burnout atteint plus facilement, les individus qui ont de hautes exigences vis-à-vis d’eux-mêmes et ne supportent pas l’échec.
Et si nous en parlions?
Je suis psychologue clinicienne et psychothérapeute à Bruxelles, je suis spécialisée dans les troubles dépressifs.
La dépression et le deuil
La dépression peut être liée à la perte d’un proche, un traumatisme, quelque chose qui dans notre vie vient faire effraction et mettre à mal nos capacités d’adaptation. Tout le monde ne vit pas ces évènements de la même manière et ceci est lien avec les ressources de chacun. Ces ressources et la capacité de faire face au deuil, aux traumatismes est en lien avec la force de notre « moi profond » et évidemment de notre passé.
Un individu qui a grandi dans un environnement sécurisant lors de son enfance et qui de ce fait a pu acquérir des bases solides sur lesquels s’appuyer, en lien avec des parents contenants et ancrés dans la réalité, sera plus à même de gérer les difficultés inhérentes à la vie.
Au contraire, un individu qui ne peut compter sur ses ressources, en lien avec un vécu moins sécurisant, sera plus menacé, confronté à des évènements traumatiques.
Le deuil peut alors aller jusqu’à l’effondrement et mener à ce que l’on appelle communément en psychanalyse une dépression mélancolique.
Il s’agit d’une incapacité à faire le deuil, la perte est insupportable pour le sujet et menace alors sa propre intégrité.
En effet, le deuil se compose de plusieurs phases, il y a d’abord la phase de déni, où l’on ne peut admettre la perte de l’être aimé ; la phase de colère « pourquoi est-ce arrivé ? ».
Vient ensuite la phase d’élaboration du deuil où l’on en parle à ses proches, puis la phase de dépression avec un sentiment inhérent de tristesse et puis la phase d’acceptation où le sujet enfin peut assimiler la perte et se reconstruire.
Le sujet mélancolique est bloqué dans une de ces phases. Ceci peut-être aussi être parfois en lien avec des conflits avec la personne décédée ce qui mène à deuil teinté de sentiments ambivalents, dans un registre amour-haine mais ce n’est pas toujours le cas.
La dépression familiale : le pacte narcissique.
Dans le cercle familial, il est possible que la famille se lie autour de ce nous appelons communément en psychanalyse le pacte narcissique. Il s’agit d’une dépression conjointe partagée par l’ensemble du groupe familial.
L’enfant est alors souvent dépositaire d’affects dépressifs non élaborés par ses parents et qui sont en lien avec leur propre histoire. En effet, un parent ayant eu un passé difficile non métabolisé car non intégré par son psychisme pourra transmettre alors ces contenus psychiques de manière totalement inconsciente à ses enfants.
Personne n’en parle mais on sent que quelque chose ne va pas : c’est le pacte narcissique. Pacte issu du déni de la dépression, déni du passé familial et qui protège l’ensemble de la famille d’un vécu dépressif impossible à élaborer. Parents ayant vécu des guerres, ayant vécus des deuils difficiles, une relation conflictuelle avec ses propres parents. L’enfant étant une petite éponge, sentira ce malaise et deviendra soit l’infirmier de la famille, se déprimera lui-même ou au contraire, développera des troubles du comportement en lien avec un malaise interne impossible à comprendre ou à élaborer.
Un travail de fond sur les problématiques inconscientes du groupe familiale sera alors requit pour défaire ce pacte et libérer psychiquement chaque membre du groupe familial.
Français de Belgique 
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